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1810-1856

Toute la vie de Schumann n’est que poésie et musique. Sa vocation première est littéraire. Mais sa passion musicale le pousse néanmoins vers l’étude du piano en tant qu’interprète. Malheureusement, son acharnement au travail le privera de l’usage de la main droite. Le monde a perdu un interprète mais a gagné un mu­sicien de génie. Il sera compositeur.

La Messe en do mineur op. 147 pour solistes, chœur et orchestre est une des dernières œuvres du compositeur avec le Requiem pour Mignon, avant qu’il ne sombre dans la folie.

Elle fut écrite en 1852 – 1853, à l’époque où Schumann redécouvre les œuvres de Bach, Mozart et Palestrina qui l’incitèrent à se tourner vers la musique sacrée, un genre que le compositeur n’avait pas encore abordé. Au point d’écrire en 1851 : « Concentrer son énergie sur la musique sacrée, voilà sans doute le but suprême de l’artiste. Mais quand on est jeune, on est encore tellement enraciné dans la terre, avec ses joies et ses peines ; en vieillissant les branches vont s’élevant ».

Le Kyrie et le Gloria reçoivent une critique positive lors de la première exécution publique en 1853.

C’est à ce moment que se greffe l’histoire de la deuxième version avec accom­pagnement d’orgue. Schumann va joindre à la Messe, en guise d’offertoire, un motet marial « Tota pulchra es, Maria ». Avec le O salutaris hostia déjà existant, ce sont là les deux seuls motets latins de tout l’œuvre de Schumann. A travers le sublime Tota pulchra es, Maria, Schumann a certainement voulu tisser le plus beau lied d’amour à la Femme suprême.

En dépit de la discrète et parcimonieuse participation de trois solistes (soprano, ténor, basse, issus des rangs du choeur), la messe est essentiellement chorale.

Clara Schumann, la femme du compositeur, vante la beauté, l’unité des différentes parties de la messe, ainsi que la qualité du sentiment religieux, digne de l’église.

C’est en 1863 seulement que la Messe est exécutée à Vienne, dans son intégra­lité.

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