Dans les chroniques musicales du 18e siècle, un nom est toujours cité avec le plus grand respect et la plus profonde admiration : Antonio Lotti.
Son lieu de naissance est incertain, par suite de la position de son père, Maître de Chapelle à Hanovre.
Antonio Lotti reçut une éducation musicale à Venise auprès de Legrenzi. Il exerça des fonctions à la basilique St-Marc, tout d’abord comme chanteur, puis comme organiste et devint par la suite Maître de Chapelle, position qu’il occupa jusqu’à sa mort.
Lotti consacra la première partie de sa carrière créatrice à l’opéra. Il obtint un congé entre 1717 et 1719 pour se rendre à Dresde où il obtint un grand succès.
De retour à Venise qu’il ne quittera plus, Lotti va se consacrer à la musique sacrée. Sa production comprend des oratorios, des messes, des cantates, de nombreux motets, psaumes, magnificat, miserere, etc…. Son style montre une grande maîtrise de la polyphonie. A. Lotti est un digne représentant de la musique vénitienne de cette époque et l’on considère sa production musicale à la croisée des chemins du baroque et du classique.
Le « Credo en fa majeur » rappelle la musique d’église de Vivaldi. Il est écrit dans un style concertant virtuose. Dans le « Crucifixus », le cœur de cette œuvre en cinq parties, considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de la musique d’église italienne, Lotti amoncèle les dissonances avec une densité expressive fascinante.